Seconde vie

Le tissu de la mode.

Après avoir été longtemps négligés par le monde du luxe, les stocks dormants sont aujourd’hui au cœur des préoccupations RSE des grands noms de la mode. Les scandales de H&M ou de Burberry incinérant leurs invendus ont mis le feu aux poudres et la loi anti-gaspillage, entrée en vigueur en janvier 22 pour imposer aux marques de recycler ou de donner les vêtements ou chaussures non vendus, n’a fait qu’accélérer les prises de conscience. L’idée selon laquelle un « créateur » doit faire fabriquer toutes ses lubies et ne jamais réutiliser les tissus des collections passées semble appartenir définitivement au monde d’avant. Bonne nouvelle. 

Comme est venue nous le rappeler l’exposition sur les années 80 qui vient de se terminer au Musée des Arts Décoratifs de Paris, imaginer des vêtements up-cyclés a d’abord été une démarche artistique. Le créateur Xuly Bet travaillait à partir de vêtements chinés aux Puces, de stocks africains et de collants de chez Tati. Martin Margiela se démarquait avec ses modèles créés à partir d’habits recyclés. En 2010, Petit h ouvrait de nouvelles perspectives en recyclant les chutes de cuir de la maison Hermès en petits objets créatifs. Une idée reprise par le fabricant de chaussures de luxe J.M. Weston pour ses 130 ans avec ses objets Wanted. 

En 2018, Chanel initiait l’Atelier des Matières pour valoriser et remettre en vie les matières inemployées et les produits invendus de toutes les marques de mode et de luxe. L’établissement fonctionne soit comme un sous-traitant qui redonne la matière confiée une fois transformée, soit en circuit ouvert en proposant à d’autres clients ce qui a été remis à neuf. En 2021, le groupe LVMH créait Nona Source, une plateforme conçue pour permettre aux jeunes créateurs d’accéder aux tissus et matériaux d’exception non utilisés par ses douze maisons de mode et de maroquinerie à des prix six fois moins élevés. 

La circularité qui, hier, semblait marginale devient centrale. Ne rien perdre, transformer, re-cycler, up-cycler apparaissent comme autant de solutions à la fois créatives, responsables et tournées vers le futur. Créer à partir de stocks existants pourrait même être la nouvelle norme de la mode. Peu à peu, la démarche artistique mue en principe vertueux.

Mission de marque

Sans traces

Des déchets en or

Les bonnes pratiques

Les projets éco-responsables de l’agence d’Artagnan.

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