Sans traces

Biodégradable

Quoi de neuf ? Les baskets. Cela faisait longtemps. On pensait en avoir fait le tour, on se trompait. Après les baskets réalisées avec des matériaux recyclables que tous les trentenaires responsables arborent comme signes d’une éco-conscience compatible avec leurs envies de consommation, voici à présent les baskets biodégradables. Encore plus fort car il ne s’agit plus, ici, de penser circularité, récupération ou réemploi (pas toujours faciles dans le cas des baskets tant les matériaux sont nombreux) mais disparition du paysage après usage. Carrément. Une évolution comparable à celle que connait le marché des capsules de café… 

Après les similis cuirs à base de déchets de pommes, d’ananas ou de raisin, imaginés pour prouver que simili ne rime pas toujours avec plastique, l’industrie de la chaussure s’est donc lancée dans la course aux modèles biodégradables : des baskets qui se décomposent d’elles-mêmes une fois leur cycle de vie achevé grâce au recours à des tiges en lin, chanvre ou ortie, à des semelles internes en liège ou sisal et externes en caoutchouc naturel et huile de coco… On avait oublié que la nature avait tant à nous offrir quand on lui demande de nous aider à la sauver.

Pendant que certaines marques s’évertuent à produire de fausses patines et de la fausse usure pour associer leurs baskets à une fausse histoire, d’autres font ainsi tout pour ne rien laisser derrière elles. La bonne conscience environnementale est toujours affaire de traces à effacer. Comme la culpabilité.

Bon, d’accord, pour voir la décomposition s’effectuer, il faut s’armer de patience. La marque canadienne Native Shoes évalue ainsi à quarante-cinq jours le temps de décomposition de ses baskets en coton, lin, liège, pulpe d’eucalyptus, chanvre et huile d’olive. La marque néo-zélandaise Orba, qui a baptisé Ghost sa paire de basket biodégradable, annonce, elle, mille jours d’attente pour voir le retour à la terre s’opérer selon les conditions d’humidité et de température. Disparaître, ça prend toujours du temps, c’est bien connu. Mais quand on parle de Design Durable, la question du temps compte moins que l’intention. Attention tout de même que celle-ci ne s’égare pas en chemin… 

Les bonnes pratiques

Les projets éco-responsables de l’agence d’Artagnan.

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