L’occasion ou jamais

Une coolitude responsable

Habituellement, quand on évoque la possibilité d’une seconde vie, c’est à l’au-delà que l’on pense et le sujet est affaire de croyance. Aujourd’hui, la seconde vie concerne les objets, est totalement acceptée et même encouragée. Les chats ont sept vies et les objets, deux. Au minimum. Une évolution qui n’a rien de naturel puisqu’il a fallu attendre une loi (janvier 2022) pour obliger les distributeurs à reprendre gratuitement les meubles et matelas usagés de leurs clients et les acheteurs des collectivités à intégrer 20% de mobilier reconditionné dans les appels d’offres publics. Très prisé par les start-ups et les TPE pour son côté cool, le mobilier d’occasion le serait aussi, de plus en plus, par les grandes entreprises. L’image des bureaux froids et chics véhiculée par tous les films made in US prend soudain un coup de vieux…

Les éditeurs de meubles n’ont pas tardé à voir cette soudaine appétence pour les produits qui ont déjà vécu comme une nouvelle opportunité de marché. Il ne s’agit plus seulement pour eux de reprendre leurs articles usés en échange de bons d’achat, mais de proposer à la vente des articles usés avec un bénéfice de coolitude responsable. Certains organisent des braderies hype autour de leurs produits d’exposition, issus d’anciennes collections ou légèrement abîmés. Ce sont les ventes baptisées « Les imparfaits » organisées par le site lifestyle The Socialite Family ou encore la braderie « Unpacked, le grand déballage » du site Made in Design. Ligne Roset, lui, reprend ses célèbres canapés Togo pour les reconditionner, puis les proposer à la vente sur une plateforme dédiée. Chez Christofle, plutôt que de rééditer des modèles anciens, on a choisi de chiner, puis de restaurer des couverts et des accessoires anciens afin de désacraliser l’argenterie et la rendre moins solennelle… Jamais faire du neuf avec du vieux n’a été aussi vrai. 

Si ces initiatives peuvent être vues comme des relais de croissance pour les marques dans un environnement tendu, leur succès auprès des consommateurs n’est pas à négliger. Il est le signe d’une plus grande acceptabilité des défauts et des imperfections, désormais envisagés comme les témoignages d’une vie passée. Voilà l’occasion devenu aussi désirable que le neuf. Comme si les story-tellings bien huilés commençaient à lasser et que les seules histoires qui retiennent finalement l’attention étaient celles du passé des produits.

Sans traces

Des déchets en or

Cinquante-cinquante

Les bonnes pratiques

Les projets éco-responsables de l’agence d’Artagnan.

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