Cela faisait sept ans que Carlsberg travaillait sur une bouteille en papier. 8000 d’entre elles s’apprêtent aujourd‘hui à prendre place dans les mains des hipsters de huit pays européens (France, Allemagne, Royaume-Uni, Pologne, Danemark, Suède, Norvège et Finlande), lors de festivals et d’événements et à travers diverses opérations d’échantillonnages. L’occasion de recueillir leurs commentaires, certes, mais aussi de tester la production, les performances et le recyclage à grande échelle de l’innovation. Pas de doute, la bouteille de bière est bien à l’aube d’une nouvelle ère.
Réalisée en fibre PEF à base de plantes, la bouteille imaginée par Carlsberg est compatible avec les systèmes de recyclage du plastique mais peut aussi se dégrader dans la nature si elle se retrouve en dehors des systèmes de recyclage. Là réside sans doute sa première vertu. Contrairement à ses homologues en aluminium ou en verre, elle offre aussi des propriétés thermo-isolantes qui ne devraient pas gâcher le plaisir des amateurs. Enfin, elle présente la même empreinte carbone que la bouteille en verre rechargeable, l’emballage primaire le plus performant lorsqu’il est collecté et réutilisé dans des systèmes efficaces. Seul son bouchon n’est pas (encore) biosourcé, mais un bouchon à base de fibre est annoncé pour 2023… Ouf !
Carlsberg précise que lorsque cette bouteille en fibre sera commercialisée à grande échelle, elle complétera, et non remplacera, les emballages existants. Une manière de laisser penser qu’elle risque de ne pas plaire à tout le monde et qu’il est donc préférable de laisser le choix à ses acheteurs. Bien vu. Car une innovation réussie n’est jamais une innovation qui s’impose mais toujours une innovation qui a su trouver sa place. Après les bouteilles en verre, les canettes de bière sont bien parvenues à installer leurs rites (geste d’ouverture, manière de trinquer et de boire, préhension, sonorité…) alors, pourquoi pas, aussi, demain, les bouteilles en fibre ?
