Tissage local

Denim ou de Nîmes ?

Guillaume Sagot est revenu à Nîmes, sa ville d’enfance, avec l’idée de « ramener le jean à la maison ». Car, pour lui, pas de doute, c’est bien ici que tout a commencé. Et pas à Gênes au nom d’une dérive sémantique qui aurait conduit le Bleu de Gênes à finir en « blue jean ». Et encore moins au pays des Yankees où l’imaginaire du jean est trusté par Levi Strauss. 

C’est ainsi que naquirent, en 2014, Les Ateliers de Nîmes, après une campagne de financement participatif sur internet qui permit à Guillaume d’acheter et de rénover d’anciens métiers à tisser des années 50 et 60 dénichés dans des ateliers textiles italiens. L’entreprise bénéficia ensuite de la transmission du savoir-faire d’Alain et de Lucien, deux retraités du textile nîmois passionnés par le projet. Tisser de la toile, c’est aussi tisser des liens avec les habitants d’une ville. C’est tisser les fils d’une histoire locale pour lui permettre de durer.

Pas très loin de Nîmes, dans la Drôme, la marque de jeans 1083 a suivi le même chemin. Animée, elle aussi, par l’idée de relocaliser la production de jeans, elle s’est donnée comme objectif que rien de nécessaire à leur fabrication ne parcourt plus de 1083 km, soit la distance entre les deux villes les plus éloignées de l’hexagone. Récemment, 1083 a même réussi à fabriquer les boutons de ses jeans en France. Une innovation 100% drômoise, fruit d’une collaboration avec une entreprise installée à 30 km de Romans, spécialisée dans la frappe à froid de clous pour pneus cloutés. Il fallait la trouver. Dans la Drôme, on ne manque pas de ressources.

Au moment où les consommateurs français souhaitent davantage de produits locaux et Made in France que de produits bio qu’ils regardent avec méfiance, la démarche des Ateliers de Nîmes et de 1083 résonnent particulièrement juste par l’imaginaire de proximité qu’elle engendre. Elle crée des emplois, valorise des savoir-faire, fait renaître des techniques traditionnelles et des filières locales. Le tout, dans le respect des personnes et de l’environnement. De quoi donner vie à des story-tellings inédits qui répondent parfaitement aux attentes actuelles de responsabilité et d’engagement. Des story-tellings que les marques de jeans mondialisées auront bien du mal à challenger.

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