Le secteur du café doit se sentir bien coupable envers la planète pour être autant prolixe en innovations durables. Il y a peu, nous évoquions ici la capsule parfaite de Méo à la composition organique, sans OGM, sans aluminium et sans Bisphénol A. Voici maintenant, toujours plus fort, les capsules sans capsule. Le café à l’état pur. Il fallait y penser. Une innovation nommée CoffeeB et signée Café Royal, propriété du distributeur suisse Migros.
Le système se veut révolutionnaire, preuve que l’on peut être royal et aimer les révolutions. Pour éviter les déchets, la solution la plus efficace n’est-elle pas d’éviter qu’ils apparaissent ? Adieu capsules, place aux boules de café. Entièrement compostables, les Coffee Ball sont constituées de café compressé (issu d’une agriculture respectueuse de l’environnement et des communautés locales de caféiculteurs) et enrobées d’une très fine enveloppe 100% végétale. Cette enveloppe protège leurs arômes, garantit leur stabilité et leur assure d’être 100% compostables. Une fois le café bu, il suffit de déposer la boule dans une jardinière ou un composteur pour voir la nature faire son oeuvre. From Ball to Nature. B to N.
Ce petit geste de rien du tout pourrait permettre d’éliminer 100 000 tonnes de déchets générés par les capsules dans le monde chaque année. A condition toutefois de posséder la machine adéquate car, qui dit innovation dit (souvent) nouvel équipement. Le marketing a horreur du vide. Le principe n’est pas sans rappeler celui de Nespresso qui eut pour effet d’envoyer au placard toutes les machines à café dotées d’un filtre… A la différence près qu’ici, la machine proposée est en grande partie construite avec des matériaux recyclés et peut être réparée par Migros. Cinq années se sont écoulées entre l’idée et la naissance de ces boules de café compostables ce qui en fait l’innovation la plus marquante de l’histoire de Migros.
Après les origines, puis les promesses de goût, l’imaginaire du café est aujourd’hui associé au respect de l’environnement. Le café est devenu une conscience. Qu’il semble loin le temps du gringo de Jacques Vabre…
