Une rupture durable

Bien plus qu'une deuxième vie

Consciente des enjeux environnementaux actuels autant que de l’opportunité que ceux-ci lui offrent, une nouvelle génération de designers imagine des objets aux formes et aux matériaux dont l’impact sur l’environnement est inversement proportionnel à celui produit sur nos standards esthétiques.

La créatrice de mode Marianna Ladreyt récupère des bouées abandonnées dans les poubelles. Elle les lave, les découpe, les assemble sous forme de patchwork puis les bourre de plastique recyclé pour imaginer des housses de chaise ou de canapé ou encore des coussins particulièrement disruptifs par leurs couleurs flashy et leur matière inattendue dans un intérieur urbain. Ses créations furent présentées lors du dernier festival Design Parade de Toulon.

Dans le même esprit, Simon Stanislawski, jeune designer allemand, a choisi de récupérer de vieux matelas en mousse de polyuréthane (très difficile à recycler) pour les transformer en meubles. Il plie les matelas ou les superpose puis les découpe avant de creuser la mousse à la main ou au couteau pour réaliser des assises, des tables basses ou des canapés, chacun teinté ensuite de couleurs pop. Il fut finaliste au dernier festival Design Parade de Hyères.

Le designer belge Lionel Jadot, lui, recycle tout ce qui lui tombe sous la main : des pneus, des vieilles portes, de la toile de parachute et même des morceaux d’asphalte récupérés dans la rue à partir desquels il imagine des tables, des bancs et des fauteuils montés sur des pieds en fer à béton. Un mobilier aussi brut que sculptural qui lui valut d’être élu designer de l’année par le salon Maison & Objet en septembre dernier. 

Pour créer, Aurélien Veyrat n’utilise que des briques qu’il chine sur Leboncoin ou récupère dans les briqueterie. Il les coupe, les assemble et les recompose pour créer des objets totems pouvant devenir des bouts de canapé, des tabourets ou des colonnes. Des objets totem à la frontière de la sculpture qu’il va même jusqu’à recycler. Du recyclage de recyclage : une mise en abyme vertueuse. Ses réalisations furent présentées en septembre dernier à la Tools Galerie lors de la Paris Design Week.

Témoins d’une époque en pleine mutation, ces designers sont tous animés par l’idée d’affirmer leur identité en renouvelant les codes esthétiques existants, mus par un désir de récupérer tout ce qui existe et de valoriser les imperfections. Les formes ainsi produites peuvent surprendre ou heurter mais un tel effet est à voir comme un signe positif car la mission du design n’est pas que de produire du beau mais de modifier nos perceptions et nos a priori par de nouvelles formes. Encore davantage quand il s’agit de Design Durable.

Design désirable

Rosé durable

Carton plein

Les bonnes pratiques

Les projets éco-responsables de l’agence d’Artagnan.

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