Un geste design

Consigne de tri

Délaissée dans les années 70 en raison de la généralisation des contenants en plastique, plus légers et plus « modernes », la consigne fait aujourd’hui son come-back, parée d’une séduisante couleur verte. La voici associée à l’incontournable geste pour la planète que tout consommateur doit désormais intégrer dans sa routine quotidienne. Le vintage a vraiment tout bon. 

Depuis le 12 juin, les clients de 750 magasins des régions Pays de la Loire, Bretagne, Normandie et Hauts de France peuvent ainsi rapporter leurs bouteilles consignées et récupérer au passage quelques centimes intégrés à leur achat initial. Jusqu’à présent, seule l’Alsace avait conservé cette pratique, sans doute en raison de son histoire et de sa proximité avec l’Allemagne où la consigne n’a jamais disparu. 

16 millions d’habitants de ces quatre régions ont pour cela accès au système mutualisé d’emballages réemployables en verre, baptisé ReUse et conçu par Citeo, l’organisme chargé de coordonner et de valoriser la collecte des 55 millions d’emballages réutilisables mis sur le marché. Ceux-ci pourront être rapportés et « déconsignés », dans tous les magasins participants… et pas seulement où ils ont été achetés… en échange de 10 centimes pour les petits formats ou de 20 centimes pour les grands formats, édités en bons d’achat ou crédités sur une carte de fidélité. Les bons gestes font la bonne consommation.

Souhaitons toutefois que ces montants soient suffisamment motivants car une bouteille à usage unique coûte 80 à 90 centimes contre 1,30 à 1,40 euro pour une bouteille consignée, auxquels s’ajoutent 20 à 30 centimes de lavage. Cette dernière pouvant être réemployée jusqu’à sept fois, le succès de la massification de la consigne dépendra donc du pourcentage de bouteilles réellement remises dans le circuit. 

Pour y parvenir, le montant de la consigne n’est pas le seul paramètre à prendre en compte. L’identité des bouteilles a aussi son rôle à jouer pour que le geste de la consigne devienne un réflexe. Car, si les discours en faveur de l’environnement peuvent facilement sortir de nos esprits, chaque nouveau geste responsable contribue à matérialiser notre prise de conscience. Une association de viticulteurs bordelais, Bordeaux Altitude, l’a bien compris. Elle a développé son propre modèle de bouteilles réemployables entièrement sérigraphiées, goulot, étiquette et contre-étiquette, afin de réduire les contraintes de lavage. Pourquoi le design resterait-il à l’écart de la relance de la consigne en France ? Entre l’identité des collecteurs et celle des bouteilles, les opportunités ne manquent pas. 

En grande largeur

Design de marque

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Les projets éco-responsables de l’agence d’Artagnan.

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