L’histoire des start-ups à succès commence toujours par celle de ses fondateurs. Il était une fois, deux jeunes pères de famille lillois qui, bien que conscients des effets de la surconsommation, ne parvenaient plus à mettre dans leur poubelle recyclable les bouteilles d’eau en plastique achetées pour les biberons de leurs enfants. Pourquoi ne pas revenir au bon vieux temps de la consigne se demandèrent-ils alors ? Quelle bonne idée ! Le Fourgon était né.
Le Fourgon vient déposer les bouteilles pleines à domicile et reprend en même temps les bouteilles vides de la livraison précédente. Une manière de renouer avec le principe oublié de la consigne pourtant installé dans nos habitudes jusqu’aux années 70 et encore présent dans de nombreux pays. Une manière de nous aider à moins jeter et à nous libérer de gestes dictés par la société de consommation. A chaque réutilisation, c’est 80% de CO2 d’économisé par rapport à une bouteille à usage unique. Dès deux utilisations, une bouteille ré-employable a un impact moindre qu’une bouteille en verre à usage unique et dès quatre utilisations, elle devient plus vertueuse qu’une bouteille en plastique. En théorie, une bouteille en verre pourrait être réutilisée à l’infini, mais Le Fourgon table plutôt sur une quarantaine de vies car il peut y avoir de l’usure extérieure et des chocs. Une quarantaine d’allers-retours, c’est déjà pas mal.
Le Fourgon possède aujourd’hui treize entrepôts, couvre dix-sept agglomérations et emploie plus de 300 personnes contre une trentaine il y a un an. Il propose 1000 produits : eaux, jus, lait, bières, cidres, mais aussi thés, cafés et produits ménagers en vrac. En janvier dernier, 460 000 bouteilles ont ainsi été échangées. Le plus difficile étant de trouver des producteurs locaux qui acceptent d’adapter leurs bouteilles à la consigne car le verre doit être plus épais et l’étiquette posée avec une colle hydrosoluble. Mais ces efforts ne sont rien face aux bénéfices collectifs de ces gestes individuels. Mise à contribution des producteurs et des consommateurs = prise de conscience plus forte des enjeux environnementaux. L’équation de la responsabilité.
