L’art n’est jamais très loin de la récupération. Récupération de l’air du temps, des idées des autres ou des matériaux. Dès la fin des années 50, les artistes du Nouveau Réalisme (César, Ben, Arman, Villeglé, Spoerri, Raysse…) renouvelaient le langage artistique en intégrant des éléments du quotidien urbain et industriel : objets en plastique, détritus, pièces de voitures, panneaux de signalisation, affiches… L’objectif était alors de dénoncer les excès de la société de consommation naissante. On était encore loin d’avoir tout vu…
Soixante-dix ans plus tard, la récupération est de nouveau dans l’air du temps, mais pour d’autres raisons. Récupérer est devenu synonyme de conscience verte et de responsabilité et, pour les artistes, une manière d’affirmer leur engagement en faveur de la planète. La création artistique est toujours le reflet de son temps. Elle a toujours eu, aussi, le pouvoir de modifier les consciences et, ainsi, le monde qui l’entoure, en dénonçant des excès ou en agissant en faveur d’une cause.
Fondée en 2020, Kholab se présente comme le premier « laboratoire artistique spécialisé dans l’upcycling artistique ». Il propose aux entreprises et aux institutions des prestations alliant art et écologie, qu’il s’agisse d’organiser des sessions de live painting, de peindre des fresques murales sur des matériaux recyclés pouvant ensuite se décomposer en toiles uniques ou de réaliser des œuvres à partir de chutes et de déchets produits par l’entreprise qui est à l’origine de l’événement. Kholab dispose pour cela d’un réseau d’une centaine d’artistes capables d’intervenir sur tout le territoire et de diriger des projets de tailles diverses.
Si l’objectif poursuivi à travers ces événements écoresponsables d’un nouveau genre, mêlant team building et conscience environnementale, est de permettre aux salariés d’une entreprise de vivre un moment de création collective inédit, manière de renforcer leur sentiment d’appartenance et leur fierté de créer, il est aussi de leur transmettre des messages et de les engager en faveur de l’environnement. Les émotions produites par la création artistique, surtout si elle est partagée, peuvent en effet se révéler bien plus efficaces pour générer des prises de conscience que la diffusion d’informations rationnelles, souvent considérées comme trop alarmistes ou suspectes. Car ressentir est souvent le meilleur chemin conduisant à l’action.