Consommer durable ne signifie pas seulement acheter des produits plus responsables, mais aussi utiliser plus longuement les biens que nous possédons. Et les voitures n’échappent pas à ce bon sens qui pourrait devenir une règle. « Nous devons vraiment penser à prolonger la durée de vie des voitures ! Ne pas avoir un marché de voitures d’occasion où l’on vend et achète des voitures les unes avec les autres, mais peut-être prendre une voiture et prolonger sa durée de vie. L’idée est de rafraîchir l’intérieur. Nous avons besoin de développer le marché des pièces de rechange et de concevoir nos voitures de sorte que le siège puisse être retiré et qu’un nouveau siège puisse être installé» déclarait, en décembre dernier, Monika Dernai, responsable du développement durable chez BMW. Une manière, aussi, de prolonger la durée de vie d’une gamme en tant que marque automobile.
La question du (petit) remplacement pourrait tout aussi bien porter sur un élément du tableau de bord le volant, les tapis de sol que sur le moteur tout entier. Après tout, puisqu’il nous arrive de changer les batteries de nos téléphones et ordinateurs au lieu de les remplacer, pourquoi ne pas, aussi, reconditionner nos voitures ? L’idée suppose autant un changement d’habitudes et de comportements de la part des acheteurs que d’organisation de la part des constructeurs. Les premiers doivent sortir de la spirale consumériste et les seconds, disposer de davantage de pièces de rechange.
Les voitures sont également actuellement soumises à des exigences de contrôles techniques toujours plus précises, notamment en matière de pollution. Conséquence : de (trop) nombreux véhicules en bon état finissent prématurément à la casse, ce qui ne résout en rien le problème de la pollution car chaque voiture détruite est potentiellement remplacée par une nouvelle voiture, soit beaucoup de matières premières et d’énergie… Se demander comment maintenir le parc automobile existant en bon état pourrait aussi permettre de préserver une partie de l’écosystème du secteur automobile et notamment celui des concessionnaires. Car, entre le développement de la voiture électrique et la généralisation des ventes en ligne, leur avenir ne paraît pas des plus certains…