Palettes durables

Reverse design

Parmi les symboles du Design Durable qui resteront dans l’histoire, les palettes figureront assurément en tête de liste. Elles sont apparues avec les premières start-ups, bien décidées à renouveler les codes esthétiques de l’entreprise pour affirmer leur modernité et leur appartenance au siècle naissant. Associés à un baby-foot, un jeu de fléchettes et quelques coussins surdimensionnés posés au sol, les meubles réalisés à partir de palettes (canapés, fauteuils, tables basses) transmettaient bien leur appartenance à une entreprise cool aux mains d’individus qui l’étaient tout autant.

Dix ans plus tard, ces meubles en palettes semblent appartenir à une autre époque et ne sont plus guère observables que dans quelques BDE peu inspirés. Les startuppeurs ayant grandi et été exposés aux images portées par les réseaux, leurs ambitions esthétiques s’en sont trouvées, elles aussi, grandies. Place désormais aux meubles réalisés en bois de récupération (dont des palettes…) qui, tout en étant plus confortables et agréables à l’œil, n’ont pas renoncé à diffuser la dose nécessaire de bonne conscience environnementale qui donne à tout consommateur le sentiment d’accéder au statut de citoyen.

Dahuts, fabricant de mobilier zéro déchet, créé à partir de bois récupérés, l’a bien compris. Installé à Annecy, il collecte des matériaux délaissés, inexploités ou sous valorisés sur son territoire, qu’il transforme ensuite dans ses ateliers ou confie à des structures de l’ESS qui reproduisent les prototypes déjà conçus. Avec des tonnes de bois ainsi sauvées du rebut, Dahuts réalise d’élégants bureaux, fauteuils et claustras qui n’ont rien à envier aux meubles produits de façon classique et viennent donner leurs lettres de noblesses au design de récupération, désormais appelé « reverse design ».

L’exposition L’art des charpentiers japonais (sans clou ni vis), présentée actuellement à la Maison de la Culture du Japon à Paris (jusqu’au 27 janvier), nous apprend que, dans la tradition nippone, il ne suffit pas de trouver du bon bois, mais de trouver le bon bois au bon endroit. La démarche pourrait s’appliquer à l’artisanat responsable. Pour Dahuts, le bon bois durable est celui qui est local et sous nos yeux… mais ailleurs que dans les forêts. 

Sans traces

Des déchets en or

Cinquante-cinquante

Les bonnes pratiques

Les projets éco-responsables de l’agence d’Artagnan.

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