Le bonus de la réparation

Prolonger l'attachement

Le 7 novembre dernier a été officiellement lancé le Bonus réparation destiné aux vêtements et chaussures, consistant pour l’Etat à prendre en charge une partie des frais générés par leur réparation via une application dédiée. Le principe existait déjà pour l’électroménager, mais il n’était pas encore entré dans nos placards. Voilà qui est fait. On peut se demander, au passage, pourquoi le mot réparation fut d’abord associé à la technologie et non à nos équipements personnels alors que tout le monde s’accorde pour dénoncer les effets délétères de l’industrie textile, souligner la disparition des artisans (couturiers et cordonniers) et nous rappeler que nous avons « de l’avoir plein nos armoires » comme le chantait Alain Souchon dans son album Foule sentimentale… sorti il y dix-huit ans (déjà). Passons.

Voilà donc le Bonus réparation élargi, preuve indéfectible que favoriser le durable, c’est aussi tout mettre en oeuvre pour « faire durer ». L’objectif affiché ici est clair : conduire les consommateurs vers de nouvelles habitudes, certes, mais aussi (et surtout) recueillir des données chiffrées sur ces activités artisanales dont on saisit assez mal la réalité économique. C’est aussi l’occasion d’amener les marques et les enseignes à proposer des services de réparation, initiative responsable plus rare (Eram, Zara) que celle consistant à organiser une économie circulaire dans leurs magasins. Il faut reconnaître que la reprise des vêtements a pour vertu d’assurer instantanément une image citoyenne autant qu’elle stimule de nouvelles envies d’achat. Pas négligeable.

Le Bonus réparation a pour vocation de réunir 1500 réparateurs d’ici à 2025. Pour l’heure, ils sont 600 à être identifiés sur un site, parmi lesquels on dénombre 30% de marques et d’enseignes. On entend déjà les esprits critiques dirent que le Bonus réparation va ainsi financer la fast fashion (le diable) et puis aussi que toutes les subventions ont un effet inflationniste sur la prestation. Certes. Il ne faudrait pas que faire réparer un pull coûte plus cher qu’en acheter un neuf. Mais les deux ne seront jamais comparables car le premier est chargé d’un attachement affectif que le second n’a pas eu le temps d’acquérir. La valeur d’un vêtement ne tient pas à son prix mais aux souvenirs qui lui sont associés. Le faire réparer, c’est prolonger le plaisir de le porter pour permettre à ces souvenirs de continuer à vivre. Plus que le bénéfice environnemental, là est le véritable bénéfice de la réparation car on ne fait réparer que ce à quoi on tient.

Sans traces

Des déchets en or

Cinquante-cinquante

Les bonnes pratiques

Les projets éco-responsables de l’agence d’Artagnan.

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