Difficile d’aborder l’économie durable sans évoquer la voiture électrique. Actuellement davantage dans la tête des conducteurs qu’entre leurs mains, chacun attend le moment où elle deviendra, non plus une réalité qu’elle est déjà, mais la norme. La route pour y parvenir est encore longue. Parmi les freins à son développement figure, outre le prix toujours plus élevé que ses équivalents thermiques, la question de l’autonomie. Le temps de charge rend impatient, le faible nombre de bornes de recharges inquiète, l’idée de se retrouver empêché hante les esprits.
La société américaine Beam Global a trouvé une solution : faire de chaque lampadaire urbain une borne de recharge pour véhicules électriques. Elle a pour cela imaginé un lampadaire « smart », baptisé BeamSpot, capable de produire sa propre électricité grâce à un panneau solaire et à une éolienne horizontale. Il fallait y penser. Pourquoi charger un paysage urbain déjà bien occupé (containers de tri, stations de vélos en libre-service, terrasses de restaurants, places de livraison…) pour permettre aux voitures électriques de se charger ?
Chaque BeamSpot est équipé d’un panneau solaire de1 kWc, d’une batterie de stockage de 15 kWh ainsi que d’une connexion au réseau électrique. De quoi fournir jusqu’à 354 km d’autonomie quotidienne à un véhicule électrique tout en assurant l’éclairage public la nuit venue. Et permettre une recharge lente, adaptée aux périodes longues (la nuit, une journée de travail, un temps de shopping…), qui correspond bien aux modes de vie urbains et évite de trop solliciter les batteries et donc de prolonger leur durée de vie.
Cet éclairage innovant ne nécessite pas de lourds travaux, ni de renforcer le réseau électrique comme pour les bornes de recharge rapide. Capable de remplacer un banal lampadaire existant, il peut trouver sa place sur les parkings d’immeubles, de centres commerciaux ou d’aéroports… Reste toutefois à composer avec sa hauteur, due à son éolienne, qui pourrait, dans certaines circonstances, lui conférer une trop forte présence, mais des modèles moins hauts sont déjà à l’étude…
Quelle leçon retenir de ce lampadaire capable de convertir les urbains à la voiture électrique ? Que penser durable, c’est d’abord chercher à densifier l’existant plutôt qu’imaginer de nouvelles offres et, aussi, proposer des solutions qui s’inscrivent dans les modes de vie sans nécessiter d’adopter de nouvelles habitudes. Le futur est déjà là : caché dans le présent.
