Design désirable

La fée électricité

A peine vient-on de s’enthousiasmer pour les mythiques R5 et R4 ressuscitées en mode électrique et présentées au Mondial de l’Auto de Paris que l’on découvre au dernier salon automobile de Bruxelles, une Twingo, elle aussi revisitée par la fée électricité. Succès immédiat. Surtout à 20 000 euros. Qui sera la suivante chez Renault ou ailleurs ? Qu’attend Peugeot pour nous présenter une version électrique de son iconique 205 ? 

Quand les constructeurs automobiles ont commencé à se pencher sur la question de la conversion de leurs modèles à l’électricité, beaucoup sont restés la tête dans le moteur, l’esprit accaparé par la promesse d’autonomie qu’ils allaient bien pouvoir afficher, convaincus que seul ce point allait préoccuper leurs futurs acheteurs. C’était considérer ces derniers comme bien plus rationnels qu’ils ne le sont. La conversion électrique de l’automobile, que tout le monde appelle, ne passera pas par la performance, mais par le design. Bonne nouvelle.

La première zone d’intervention de la fée électricité concerna les faces avant des véhicules dont les phares et les calandres, soudain mis en led, prirent de tel airs animés que l’on a parfois du mal à les reconnaître. Longtemps réduits à des formes arrondies ou rectangulaires, les phares se présentent désormais comme des lignes lumineuses aussi vives qu’expressives. Depuis peu, certaines marques remplacent même leur logo habituellement apposé sur le coffre de leurs véhicules par leur nom écrit en toutes lettres lumineuses. Comme si l’électrification d’un modèle supposait un changement visible pour s’affirmer. Comme si un véhicule électrique se devait d’être à la fois identifiable par son allure générale (rassurant) et différent par une succession de détails qui viennent souligner sa modernité (innovant). L’électrification des modèles n’est pas qu’affaire de performances, mais aussi d’identité. 

La même logique de mixité d’intentions est à l’origine de l’enthousiasme provoqué par le retour de tous ces véhicules de boomers en mode électrique. Leur forme déclenche instantanément des souvenirs et des imaginaires pendant que leur motorisation vient répondre aux attentes de responsabilité. La forme au service du fond, quelle meilleure combinaison ? Une manière de se souvenir que la conversion à de nouvelles habitudes de consommation ne passe pas tant par les discours et les injonctions que par les émotions et, plus particulièrement, par leur capacité à susciter de nouveaux récits de soi. Le moteur de l’envie d’acheter un véhicule électrique n’est pas sous le capot, mais dans nos têtes. 

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