Design de marque

La lampe à grande vitesse

Il y a peu, la SNCF présentait les futures rames de son TGV InOui. Puisque personne ne peut plus s’étonner de sa vitesse, tous les regards se portèrent sur son confort et son « wagon-bar ». Les fauteuils et l’assiette comme éléments d’évaluation, preuve que la performance n’est plus seulement affaire de puissance. Les temps changent. 

Rouges pour la première classe, bleues pour la seconde, ces nouvelles voitures accueillent 20% de places supplémentaires et comprennent, entre autres nouveautés, des sièges accordant cinq centimètres en plus pour les genoux, des tablettes améliorées avec vide-poches et support pour les smartphones ou encore des plateformes et des porte-bagages plus généreux. Un TGV augmenté. Mais ce qui focalisa le plus l’attention de la presse fut la lampe (jaune solaire) installée près de certaines fenêtres des voitures, « pensée comme une petite surprise qui égrène le voyage, une ponctuation revenant dans les différents espaces… ses formes polies font écho à la rondeur des assises et aux courbes des couloirs qui sont le fil conducteur du projet, allusion à la fluidité du train traversant le paysage » précise, un brin lyrique, la SNCF. Déclinée en trois tailles, on la retrouvera près des tablettes des carrés et des tables du wagon-bar ainsi que dans les montées d’escaliers. Difficile de ne pas la remarquer. 

Après la lampe de Roger Tallon (1998), surtout connue des esthètes, celle de Ionna Vautrin (2016), largement commercialisée et déclinée en différentes couleurs (350 euros tout de même) se retrouva sans peine sur nos bureaux et bibliothèques. Un design durable est aussi un design qui sait durer et, pour y parvenir, s’intégrer à notre environnement. Train, magasin, bureau, maison, tel fut son voyage. Celle des futures rames du TGV, fruit du studio japonais Nendo, est sur la même voie. 

Si, à son lancement, le TGV marqua les esprits par sa forme et sa promesse de vitesse qui donnaient le sentiment à tous ceux qui y embarquaient d’accéder à la modernité, c’est désormais la petite lampe posée sur les tablettes de ses « carrés » qui s’impose comme le signe fort du parcours voyageur, preuve de la puissance du design. Conçue en intégrant les très nombreuses contraintes industrielles de matériaux, d’usage et de durabilité qui pèsent sur la conception d’un train, la voilà héraut des valeurs de la SNCF : simple, fonctionnelle, esthétique et joyeuse. Un signe de son identité au même titre que la forme de son logo, sa gamme de couleurs ou sa signature musicale.

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