Au moment où, pour annoncer son retour, l’afficheur Giraudy, nous refaisait le coup de Myriam-qui-demain-enlève-le haut-puis-le-bas (une référence réservée aux lecteurs de plus de quarante ans), certains annonceurs se demandent à combien s’élève l’empreinte carbone d’une campagne publicitaire dans le métro ou sur des écrans LCD. Pas de doute, nous avons bien changé d’époque. Du temps de Myriam, nombres de photos étaient prises au bout du monde et personne ne se posait la question de l’impact de ce déplacement sur l’environnement… voire, sa nécessité…
La société Shine, spécialisée dans la création de comptes bancaires professionnels en ligne, fait partie de ces entreprises éco-conscientes et éco-agissantes. Pour connaître les effets de sa campagne de pub sur l’environnement, elle s’est rapprochée de Bilobay, entreprise experte du calcul des scores carbone. Bizarrement, il y a encore très peu d’informations sur le sujet malgré le grand nombre d’acteurs impliqués dans l’économie publicitaire (annonceurs, agences, médias, imprimeurs, régies…). No comment.
Pour une campagne d’affichage, il faut être méthodique : additionner le temps homme passé sur la campagne, les moyens de locomotion utilisés par l’agence pour se rendre chez son client, le nombre d’affiches imprimées, la durée de la campagne, l’éclairage des panneaux… sans oublier la distance qui sépare le papetier de l’imprimeur et ce dernier, de l’afficheur. Pas très instantané comme calcul.
Résultat des courses : une campagne d’affichage en 4 X 3 dans le métro produirait environ quatre tonnes de CO2, surtout en raison de l’impression et du transport. Soit environ la même quantité qu’une affiche en LCD… contrairement à ce que l’on pourrait penser… Car la si première est énergivore lors de sa fabrication, la seconde l’est pendant ses heures de présence. C’est de toutes façons moins de la moitié de ce qu’un Français émet chaque année (4 tonnes). Non négligeable mais quand même faible.
Que faire ? Cesser toutes communications publicitaires ? Cela pourrait devenir un argument de com’ pour la marque qui aurait prise pareille décision. Réduire la taille des affiches en privilégiant les abribus ou les flancs de bus ? Concevoir des affiches avec des visuels et des messages intemporels ? Récupérer leurs affiches pour leur donner une seconde vie même si cela suppose d’utiliser de nouveau de l’énergie ? Inciter leur afficheur à utiliser des véhicules électriques pour ses déplacements ? La créativité publicitaire ne se limite désormais plus à la seule conception des affiches.