La magie du recyclage

Se chauffer aux oranges, vraiment ?

A chaque saison, ses symboles. Ici, les feuilles tombent à l’automne. A Séville, les oranges tombent au printemps. Elles s’écrasent par terre, déversent leur jus et deviennent, pour tous ceux qui fréquentent les trottoirs de la ville, aussi dangereuses que des peaux de banane. 5 000 tonnes d’oranges sont ainsi ramassées chaque année, provenant des 50 000 orangers de la ville. Parmi elles, seule une part infime trouvera une seconde vie dans la production d’huiles, d’essences ou de parfums. La quasi-totalité finira à la décharge. Cela ne pouvait plus durer.

Pour ne pas faire figure de mauvaise élève au sein d’une Union Européenne, désormais toute vêtue de vert, la cité andalouse s’est demandé si elle ne pouvait pas réintroduire ces oranges, amères et non comestibles dans le circuit vertueux de l’économie circulaire pour produire du biogaz et de l’électricité. La bonne idée. Un test mené avec 50 tonnes d’oranges recyclées a ainsi permis de générer l’électricité nécessaire à la consommation de 250 foyers pendant une journée. Encourageant. 

Une fois ramassées, les oranges sont transportées à la station d’épuration de la ville. Le premier traitement consiste à séparer les parties liquides et solides du fruit. Peaux, pépins et pulpe sont compostés et ensuite réutilisés comme fertilisants. Le jus, quant à lui, est envoyé dans des cuves hermétiques où, après 35 jours sans oxygène, il dégage du gaz riche en méthane. Ce biogaz sera utilisé comme combustible pour produire de l’énergie. Merci les oranges.

Dans les contes pour enfants, les citrouilles se transforment en carrosses jusqu’à minuit. Dans la vraie vie des adultes, il peut arriver que les oranges se transforment en énergie pour la vie. Pas mal non plus. C’est la magie de la transformation associée à l’économie circulaire. A la manière des magiciens, recycler, c’est faire apparaître l’inattendu là où on ne l’attend pas. Des vêtements deviennent des briques, des bouteilles, des vases et les canettes de bière, d’autres canettes de bières. Recycler, ce n’est pas seulement transformer. C’est étonner. 

Sans traces

Des déchets en or

Cinquante-cinquante

Les bonnes pratiques

Les projets éco-responsables de l’agence d’Artagnan.

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