Jamais le fantasme de la campagne à la ville n’a été aussi présent dans les esprits. Les métropoles multiplient les espaces verts et découvrent les vertus (écologiques autant que politiques) des micro-forêts, les constructeurs immobiliers n’imaginent plus aucun programme sans balcon ou terrasse et chacun se demande comment il pourrait verdir son quotidien et, ainsi, contribuer à ramener la nature au cœur de l’urbain. C’est peu dire qu’une envie de réenchantement plane dans les esprits.
L’entreprise néerlandaise Respyre l’a bien compris en choisissant de s’intéresser, non aux arbres, mais à ce que l’on trouve à leurs pieds : la mousse. Au moment où les arbres ont envahi tous nos discours jusqu’à devenir un cliché du politiquement correct, voilà qui change un peu.
La mousse possède de nombreuses vertus : elle protège les arbres de la sécheresse en les aidant à maintenir l’humidité qui leur est nécessaire et est aussi un puissant outil pour purifier l’air. Elle transforme le CO₂ et les oxydes d’azote en oxygène, tout en capturant les particules fines en suspension dans l’air grâce à un processus naturel. Transposées dans un milieu urbain, ces qualités font naturellement d’elle une alliée idéale pour améliorer l’environnement, souvent saturé en pollution, et devenir un refuge pour certains insectes, petites plantes et animaux. La mousse permet également de réduire les nuisances sonores si on l’utilise pour couvrir des façades. C’est précisément ce que propose Respyre. Après cinquante ans de domination du béton, il était temps de montrer la ville sous un jour nouveau. Sur le béton, la mousse.
Car, à la différence des murs végétalisés, les murs recouverts de la mousse Respyre ne supposent ni intrusion de racines, ni fertilisation, ni irrigation. Ils contribuent ainsi à créer un environnement à la fois plus apaisant pour les citadins et plus propice au retour de la biodiversité en ville. Une ville verte, c’est d’abord une ville dominée par la couleur verte.
Après les tours d’habitations qui poussaient comme des champignons, et finissaient par constituer des îlots de chaleur et de pollution, place aux façades « nature inclusive » qui se répandent comme la mousse et font respirer la ville. Un changement de réalité autant que d’imaginaire.